Septième lettre Prassane
La bataille
Texte de Désiré
Boulet
Dénèbe le 25 Antartica année 153
ap-hyper
Je viens de recevoir la visite d'un officier de liaison survivant des troupes qui ont attaqué les clones de Prasse.
Comme tu dois le savoir, à moins que les informations aient été falsifiées, nos vaisseaux ont essuyé de lourdes pertes dès leur émersion à proximité de la planète. Les clones ont utilisé une arme inconnue que seuls nos chercheurs relativistes auraient pu imaginer.
Les militaires l'appellent l'accélérateur temporel. Tout objet ou être vivant pris dans son faisceau est précipité dans un espace temps accéléré. Cela ressemble à une gigantesque toile d'araignée invisible tendue dans l'espace.
Dès leur arrivée, et selon le plan prévu, les vaisseaux de tête se sont rués en direction des stations orbitales de défense, sans se douter du piège mortel qui les attendait. Leur disparition subite des scanners a fait penser à l'état major que des forces supérieures étaient dissimulées à l'abri des structures. Aussi envoyèrent-ils le gros de leurs flotte afin de les anéantir. Hélas ce fût le même sort qui les attendait. Quinze vaisseaux de ligne, soixante escorteurs, douze corvettes, huit cent chasseurs disparurent en un instant. Au total Vingt mille hommes périrent lors du deuxième assaut. L'arrière garde composée des porteurs et de leurs escortes fit demi-tour, ne laissant sur place qu'un faible contingent afin de couvrir leurs arrières.
L'officier que j'ai rencontré faisait partie de cet arrière garde. Ne voyant pas de forces Prassiennes se lancer à leur poursuite, ils se sont approchés avec prudence des restes de la flotte qui commençaient à dériver. Protégés des détecteurs ennemis par les carcasses de métal torturées et des débris de toutes sorte, la vérité leur apparut enfin.
Le navire de tête rencontra le champ temporel qui devint visible en s'irisant. Le vaisseau prisonnier se couvrit d'oxyde et se recroquevilla en un instant sous leurs yeux. Pas un message d'alerte, pas un bruit d'aucune sorte, seul le film en accéléré de la mort d'un vaisseaux par l'usure du temps.
Je me suis bien gardé de parler des particularités de Dénèbe à cet officier autant par prudence que par respect devant l'abattement de cet homme et l'immensité de la catastrophe. A sa manière, ses certitudes ont également été anéanties. Devant ses yeux, une flotte qu'il croyait invincible, a été détruite de la pire façon en quelques minutes.
Après m'avoir fait son rapport et au bout de quelques jours de repos, il est reparti pour la fédération en me laissant sur Dénèbe à ma demande. Les bio-robots de Prasse ont en leur possession une arme terrible et je dois absolument entrer en contact avec les salés pour trouver le moyen de neutraliser ces clones.
Que Sol rayonne pour toi.
Mont-esquieux
Ton frère.